- droguet
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• 1505; de drogue « chose de mauvaise qualité », fig. du 3o1 ♦ Vx Étoffe de laine de bas prix.2 ♦ (1690) Mod. Étoffe (soie, viscose, etc.) ornée d'un dessin produit par un fil de chaîne supplémentaire. Droguet de soie. ⇒ lustrine.⇒DROGUET, subst. masc.A.— Vx. Étoffe grossière de laine ou généralement de serge moitié fil et moitié laine, formant une sorte de drap mince et étroit. Coiffée d'une capuche noire et empaquetée de gros droguet, sorte de moine laboureur (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 44). Lorsqu'ils arrivent le matin, sous leurs effets de droguet de la Bigorre, sabots aux pieds, besace aux reins (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 9).— P. méton. et p. anal. Vêtement fait de cette étoffe. On n'a pas le droit de parler quand on porte le droguet bleu (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 371).B.— P. ext. Étoffe (de laine et coton, coton et soie ou de soie) ornée de dessins brochés passant à l'envers d'un dessin à l'autre sans être tissés dans le fond de l'étoffe. Synon. lustrine (vx). Un petit français, poudré et frisé, habit vert-pomme, veste de droguet, jabot et manchettes de mousseline (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 291). Deux petits souliers de droguet blanc avec des boucles incrustées de diamants d'Irlande (NERVAL, Filles feu, 1854, p. 606) :• Le juste, justin ou corps, plus ou moins décolleté, serre toujours beaucoup la poitrine qu'il moule. Cotte et corps sont taillés dans du droguet de soie ou de la sergette de couleur rouille, mauve (Berry), ou de calmande rayée (Rethelois), elle est dite alors « la cotte à bâton noir ou rouge » (Brie).MENON, LECOTTÉ, Au village de France, t. 1, 1954, p. 93.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1505 (GONNEVILLE, Relation authentique, 90-1 ds QUEM. Fichier). Prob. dér. de drogue1 au sens de « objet sans valeur », malgré le décalage chronologique, drogue étant souvent pris avec une nuance dépréciative, même au sens de base « ingrédient utilisé en médecine, en teinture, en chimie ». On pourrait aussi admettre avec K.E.M. GEORGE (Mélanges J. Boutière, 1971, t. 1, pp. 275-276), une dérivation de drogue « teinture » (1580, B. PALISSY, Discours admirables, p. 55, 379 ds IGLF), le droguet étant souvent teint. Fréq. abs. littér. :11. Bbg. GEORGE (K.E.M.). L'Emploi anal. de qq. noms d'étoffes ds le domaine gallo-roman. In : [Mél. Boutière (J.)]. Liège, 1971, t. 1, pp. 267-268; 275-276. — QUEM. 2e s. t. 3, 1972.
droguet [dʀɔgɛ] n. m.ÉTYM. 1505; de 1. drogue, I., 4., « chose de mauvaise qualité ».❖1 Vx. Étoffe de laine de bas prix.1 Un petit Français, habit vert pomme, veste de droguet, raclait un violon de poche.Chateaubriand, Itinéraire…, III, CXVII.2 (1690). Mod. Étoffe brochée de soie, de viscose, de laine et coton, ornée d'un dessin produit par un fil de chaîne supplémentaire. || Droguet de soie. ⇒ Lustrine.2 Au milieu de cette mode rejetant tous les produits de Lyon, les lampas, les superbes droguets, les persiennes, les étoffes brochées en soie, en argent ou en or, éclate le goût des batistes et des linons, mode apportée à la France par la jeunesse d'une Reine.Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., II, p. 95.➪ tableau Noms et types de tissus.❖DÉR. Droguetier.
Encyclopédie Universelle. 2012.